Categories:

A une poignée d’heures de la Réunion, Dehli, la capitale indienne, est le point de départ d’un voyage envoûtant au pays des Rajputs et des palais féériques : le Rajasthan. L’association Motoland aventure, créée en 2001 par des Réunionnais, a organisé quatre séjours dans ce vaste Etat indien, grand comme les deux-tiers de la France et peuplé de cinquante six millions d’habitants. Le dernier voyage s’est à nouveau fait sur les légendaires motos indiennes, les Royal Enfield et a conduit 18 personnes de notre île à la découverte de cette région féérique, sur 2300 kilomètres. Une quarantaine de photos du voyage, prises par les participants eux-mêmes,  sera exposée à la médiathèque de Saint-Denis du 7 au 26 septembre 2010, ainsi qu’un film (rediffusion de Zone Australe).

Le Rajasthan est devenu l’un des atouts majeurs du tourisme indien. Dans cette contrée des Seigneurs, les fameux Rajputs guerriers, organisés en clan, qui y ont exercé leur contrôle pendant un millénaire, l’Inde nous offre ses aspects les plus insolites et les plus pittoresques, avec ses forteresses encore marquées de l’empreinte des batailles, ses palais d’une splendeur à couper le souffle et ses villes aux couleurs caractéristiques.

Il faut au moins deux semaines pour apprécier la richesse humaine et culturelle du Rajasthan. Les Palais des Maharajas (ils ont été jusqu’à cinq cents du temps où l’Inde comptait cinq cents royaumes) transformés en hôtels au charme magique, la profusion des couleurs chatoyantes émanant des saris, tissus, bijoux et peintures rupestres contribuent à faire de ce voyage une expérience inoubliable.

L’arrivée à Dehli, ville de 16 millions d’habitants, aux rues bondées de passants, cyclomoteurs en tout genre, voitures et rickshaw, contraste avec la quiétude de la steppe aride, parsemée d’acacias, de la région du Shekhawati, qui fut autrefois l’un des centres importants de négoce sur les itinéraires des caravanes, en provenance des ports du Gujarat au Sud et d’Asie mineure à l’Ouest. Sur la route on croise quelques carrioles tirées par des dromadaires, ou des camions colorés, certains surchargés de façon incroyable. Plus surprenantes encore, au détour des ruelles des villages, sont ces nombreuses maisons d’anciens riches commerçants, les « havélis », aux murs chargés de fresques, représentant des scènes de vie d’antan.

Tout au long de cette aventure à deux roues, les pilotes et leurs passagers sont subjugués par les paysages et scènes de vie qui les entourent : lever de soleil sur les déserts arides, ruelles pavées et maisons de torchis, ornées de statues porte-bonheur à l’effigie de Ganesh, femmes revenant du puits arborant des saris lumineux, récoltes de piment séchant au soleil, fêtes villageoises et musiciens enturbannés, temples aux idoles mystérieuses. Autre moment privilégié, source de rencontres avec les habitants, les pauses improvisées, autour d’un thé au lait parfumé (« Chaï ») et d’un « chapati » (galette de blé rôtie).

La merveille du Rajasthan pourrait être sans trop de contestation Jaisalmer, « la ville ocre ». Perdue aux confins du désert du Thar, cette forteresse à la couleur sable, construite au 12ème siècle, témoigne, par ses remparts, des batailles sans merci, achevées dans le feu de sacrifices extravagants. Une pratique ancestrale et révolue, obligeait les habitants à s’immoler pour éviter de se rendre à l’ennemi. Le plus grand sacrifice a regroupé 24 000 Rajputs, dans un véritable suicide collectif. De nos jours, le fort de Jaisalmer est un havre de paix, où les vaches règnent en maître, la circulation y étant interdite, excepté dans la ville basse où les rickshaw colorés klaxonnent à tout va. Déambuler à pied au travers des ruelles permet cependant d’admirer l’une des spécificités de cette ville, les peintures porte-bonheur de Ganesh sur les murs des maisons, tradition à laquelle se conforment tous les jeunes  mariés.

Le voyage se poursuit à Jodpur, « la ville bleue », ultime étape avant de quitter le désert du Thar. Du fort Meherangarh qui surplombe la ville aux maisons indigo, le spectateur est émerveillé par ce qui s’offre à ses yeux.

La route entre Jodpur et Udaïpur reprend des aspects plus vallonnés. Une douceur particulière entoure cette ville « blanche », véritable oasis de verdure et surnommée la « Venise de l’orient ». Ses palais immaculés, comme le City Palace, émergents du lac Pichola ont d’ailleurs constitué un décor de rêve pour les films de James Bond (Octopussy). Son altitude d’environ 600 mètres, lui confère un climat clément, rare pour la région.

Le périple touche à sa fin vers Jaïpur, surnommé la « ville rose », de la couleur des édifices de la vieille ville, et considérée comme l’une des étapes les plus séduisantes du Rajasthan. Royaume des puissants Maharajas, elle fut conçue de toutes pièces en 1727, comme un gigantesque damier. Toutes les rues se coupent à angle droit et les façades des maisons de même style, conjuguent tous les tons de rose, créant une impression d’unité et d’harmonie. Le Hawa Mahal, ou Palais des vents, est l’une des curiosités de cette étape. Simple façade avec ses fenêtres roses semi-octogonales et délicatement ajourées, cette fantaisie architecturale de cinq étages domine la rue principale de la cité ancienne et fut créée pour permettre aux élégantes du harem royal d’observer le spectacle de la rue et des processions. La visite du fort d’Amber, à dos d’éléphant, est l’ultime expérience qui permettra à chaque voyageur de s’imaginer dans la peau de ces Seigneurs aux vies hors du commun.

Tags:

Comments are closed